Quitter le nid : quand les enfants s’envolent et quittent le cocon familial
France 2 – J. Debraux, G. Marque, L. Pensa, J. Maviert, F. Bazille, F. Motilla, S. Caracciolo, R. Gardeux, N. Titonel, D. Chevalier. Édité par l’agence 6Medias
France Télévisions
Entre fierté et déchirement, de jeunes Français quittent le cocon familial pour leurs études. Certains partent loin, comme Mohërie à Rome, d’autres rentrent chaque week-end, comme Emma. Des choix qui bouleversent l’équilibre des familles et redessinent peu à peu la vie parentale.
Au détour de l’une des ruelles de la ville éternelle, le bruit des valises de Moérie Le Bigot-Dumont sonne comme le début d’une nouvelle vie.
Normalement, ça devrait être à l’angle.
C’est à Rome que la Française, jeune bachelière de seize ans, a choisi de poser ses valises.
C’est très grand, c’est vraiment super les espaces.
Accompagnée de son papa, elle découvre ce jour-là la colocation qu’elle intègre pour ses études de droit.
Ce sera ma chambre, je pense. L’appartement est vraiment très grand. Du coup, c’est génial. Puis je viens de découvrir ma nouvelle chambre et c’est ici que je vais passer un an.
Si la jeune femme ne semble pas trop effrayée par cette année loin du foyer pour son père Alexandre, les sentiments sont plus partagés.
Je pense que Moérie est complètement armée pour appréhender cette nouvelle vie sans nous. Ça, c’est le côté un peu un peu triste de la chose. Malgré tout, on aura la visio donc on va essayer de garder un peu de liens en fait.
Dernière promenade romaine pour Alexandre avant de dire au revoir pour de bon à sa fille et de reprendre l’avion.
Je vais être au fond de mon siège dans l’avion. Et je vais bien me cacher pour que personne ne me voit. Mais ça ne sera pas forcément facile.
Les au revoir sont douloureux.
Trois semaines plus tard, nous retrouvons Alexandre avec ses deux autres fils et sa femme en région parisienne. La visio avec Moérie depuis, l’Italie fait désormais partie du quotidien.
Coucou! ça va? Vous allez bien?
Derrière la fierté de voir leur enfant s’épanouir à l’étranger. C’est un grand chamboulement pour ses parents. L’avenir de leur fille s’est décidé très vite. Ils réalisent à peine que leur cocon ne sera plus comme avant.
Peut-être qu’elle ne reviendra jamais vivre à temps plein, comme elle le faisait avec nous.
Un nouveau rythme pour cette maman qui ressent le besoin de venir chaque soir quelques minutes dans la chambre vide de sa fille.
C’est une façon, je pense pour moi de lui dire bonjour, d’être avec elle, sans §§§ sa présence et. Et voilà, c’est un petit rituel qui m’aide… Voilà.
À l’autre bout de l’hexagone, Ema Martel s’apprête de son côté à quitter sa chambre d’étudiante de neuf mètres carrés pour retrouver le cocon familial.
C’est vraiment le moment que je préfère de la semaine. Je sais que je m’en vais d’un environnement qui est chez moi, mais qui est quand même un peu scolaire pour vraiment déposer mon cerveau et me déconnecter.
Elle n’étudie qu’à 40 minutes de la maison où elle a grandi. Elle a donc la chance de retrouver chaque weekend son papa.
Ça s’est bien passé ? ça va !
Des retrouvailles, synonymes pour son père de joie mais aussi de tâches ménagères supplémentaires.
Je venais ici pour les machines, le lit et les machines. Et papa ? Oui, papa quand même. Et la Nourriture. Et la nourriture ? Parce que c’est gratuit ici
Comme on sait qu’on va se retrouver le weekend, on s’y fait quoi ? Après, il faut que l’oiseau quitte le nid un jour. Donc après, c’est la logique des choses. Comme Emma, les Français font partie des Européens les plus précoces à partir de chez leurs parents, qu’ils quittent en moyenne à 23 ans.