Recyclage : une seconde vie pour les chaussettes orphelines
Article rédigé par France 2 – V.Heurtel, M.Mullot, JP.Magnaudet, E.Denis, ML.Noel, P.Gueny, J.Benzina
France Télévisions
Pour relancer l’industrie textile locale, Marcia de Carvalho a ouvert un système de collecte astucieux, qui permet de recycler les chaussettes orphelines afin de créer de nouveaux vêtements.
Mon idée pour la France, c’est de relancer l’industrie textile locale. On a mis au point une filière de recyclage des chaussettes. On leur donne une deuxième vie.
On refait à partir de ces fils des chaussettes, des vêtements et toute une gamme de produits.
C’est l’énigme qui rend fou. Celle des chaussettes qui disparaissent dans le lave-linge. Des chercheurs se sont amusés à compter. Des chaussettes, on en perdrait 1000 dans une vie. 80 millions par mois à l’échelle de la France. Les chaussettes orphelines, c’est de l’or pour Marcia de Carvalho. Grâce à ce trésor, cette créatrice engagée fabrique des vêtements.
Je me suis dit qu’il y avait vraiment quelque chose à faire avec ça. Et c’est comme ça que j’ai commencé à faire un petit chapeau, un bonnet, un manteau.
Ni une, ni deux, elle organise la collecte. Nos vieilles chaussettes, elle les récupère chez Emmaus et dans certaines boutiques. Nous aussi, on a fait notre B.A.
Bonjour, bonjour madame!
Je vous ai apporté des chaussettes. Ah ben super ! Vous en avez un paquet là.
Des chaussettes, soit orphelines, soit trouées, soit usées, soit trop petites.
La première étape, c’est le tri par couleur. Les foncées d’un côté, les claires de l’autre. Dans cette usine du Pas de Calais, nos chaussettes sont ensuite effilochées. Le résultat ? Cette fibre de laine et de coton, ce sera la matière première d’un nouveau fil recyclé. Ce jour-là, Marcia de Carvalho a rendez-vous à l’atelier.
Elle apporte du tissu, un tricot tout neuf et pourtant plein d’histoire.
Tout ça, c’était des chaussettes. C’est un prototype pour la prochaine collection. Une jupe crayon en maille super confortable.
Des modèles, cette créatrice franco-brésilienne en a plein la tête. On peut tout faire avec des chaussettes ? De vieilles chaussettes ?
Absolument ! C’est ça qui est génial ! Ce que, une fois qu’on a les fils, ce qu’était vraiment super. Ça a été de mettre au point le fil.
Des pulls, des gilets, des robes, des pantalons. Ici, tout est fabriqué en France. En plein Paris.
C’est très écologique et puis c’est très joli. C’est une jupe? Il y a combien de chaussettes là-dedans ? On va peser.
270 grammes, donc environ une quinzaine de chaussettes.
Incroyable destin pour des chaussettes. De quoi donc faire réfléchir avant de commettre l’irréparable ? Quand vous avez une chaussette dans cet état là, dans votre placard, qu’est-ce que vous en faites ? Je la balance. Direct? Oui, on s’en donne pas de deuxième chance. Non, non.
Je les mets dans un autre placard pour faire les poussières.
Il y a du boulot. Mais est-on prêt à payer le prix de ce cercle vertueux ? Recyclées, ces chaussettes se vendent entre quatorze et 22 €, C’est cher.
Ah non, le prix est plus élevé par rapport à une chaussette qui vient de Chine. C’est juste que la chaussette qui vient de Chine, elle fait parfois 12 000 kilomètres avant d’arriver chez nous. Elle a hyper pollué la planète. Donc qu’est ce qui est cher à la fin ?
Prendre choix de la planète en offrant une deuxième vie à nos vieilles chaussettes aujourd’hui, c’est possible. Le succès de cette créatrice nous le prouve Jeter n’est plus très à la mode.