Montaigne vient d’une famille assez riche et cultivée, donc il n’a manqué de rien durant son enfance. Il a reçu une éducation stricte mais plutôt originale. Parce que, dès tout petit, il est éduqué par un précepteur, un éducateur des familles riches de l’époque qui lui parlait en latin. En effet, la langue latine était la langue maternelle de l’élite européenne cultivée. Il dit qu’il a appris le latin sans livre, sans grammaire donc simplement en écoutant son éducateur parler. Ensuite, il suit des études de grammaire et de rhétorique dans un lycée humaniste. On n’a jamais trouvé de preuves, mais, on suppose qu’il a étudié ensuite le droit à Toulouse. Il accède à la Cour des Aides de Périgueux en tant que magistrat et en mille-cinq-cent-cinquante-sept (1557) au Parlement de Bordeaux toujours en tant que magistrat. Mais il n’aime pas cette carrière et démissionne par la suite pour changer de vie. En mille-cinq-cent-cinquante-neuf (1559), il rencontre un autre humaniste, Étienne de la Boétie et les deux hommes vont devenir de très bons amis. Montaigne l’admire et cette forte amitié va le pousser à écrire ce qu’il ressent après le malheureux décès d’Étienne de la Boétie en mille-cinq-cent-soixante-trois (1563). Il écrit que si on lui demande d’expliquer pourquoi il l’aimait amicalement, il répond qu’il ne saurait pas comment l’exprimer parce que l’amitié ne s’explique pas, ne se justifie pas, c’est seulement une évidence. Je suis sûr qu’on est tous dans ce cas, on ne sait pas expliquer les liens qu’on a avec nos très bons amis. Dites-moi si c’est vrai dans les commentaires. En mille-cinq-cent-soixante-et-onze (1571), à l’âge de trente-huit (38) ans, Montaigne se retire de la vie publique pour se consacrer à la réflexion et à l’écriture. Il commence alors la rédaction de ses Essais, c’est le nom de son œuvre et ça deviendra aussi un genre littéraire. Alors, oui, c’est Montaigne qui a inventé les essais. En effet, il essaye la réflexion, sans trop vouloir ordonner ses idées. Dans ses Essais, il parle de différents sujets comme l’amour, la maladie, l’éducation, la tolérance, la mort, la politique, etc, mais en essayant de les définir et de leur donner un sens. Ils proposent ses pensées comme elles viennent parce que, selon Montaigne, les opinions et les pensées évoluent avec le temps selon les arguments qu’on a. Il peut se permettre de ne pas structurer ses essais parce qu’il dicte ce qu’il lui vient à l’esprit à un à un employé qui écrivait à sa place. Les Essais sont une grande introspection de Montaigne et sont divisés en trois (3) tomes de cent-sept (107) chapitres au total ! C’est une œuvre qu’il ne va jamais arrêter d’écrire jusqu’à sa mort. Montaigne s’inspire des philosophes anciens, notamment des stoïciens comme Sénèque. Il ne prétend pas avoir la vérité absolue, mais il préfère le doute et l’ouverture d’esprit. Le philosophe valorise la dignité humaine, la tolérance et la connaissance de soi. Il donne une grande importance à l’éducation, à la culture et à la recherche de la sagesse. Les Essais de Montaigne sont très appréciés du roi de France Henri III. En mille-cinq-cent-quatre-vingts (1580), il part en voyage en Allemagne, en Suisse et en Italie pour essayer de guérir sa maladie. Il va d’ailleurs raconter cette aventure dans son Journal de Voyage. Il dit, je cite : “Faire des voyages me semble un exercice profitable. L’esprit y a une activité continuelle pour remarquer les choses inconnues et nouvelles, et je ne connais pas de meilleure école pour former la vie que de mettre sans cesse devant nos yeux la diversité de tant d’autres vies, opinions et usages.” Sans cesse, ça veut dire sans arrêt. Et c’est un peu ce que vous faites en apprenant le français, vous vous ouvrez à d’autres idées, à d’autres manières de penser et à d’autres cultures. En septembre mille-cinq-cent-quatre-vingt-un (1581), Michel de Montaigne reçoit une lettre qui lui informe qu’il est maintenant maire de Bordeaux, alors qu’il ne l’a jamais demandé. C’est le roi Henri III qui l’a décidé à sa place. Il sera ensuite réélu et restera maire jusqu’en mille-cinq-cent-quatre-vingt-cinq (1585) et même pendant ses mandats, il continuait à écrire ses Essais. Après son rôle de maire, il retourne dans son château et continue encore et toujours l’écriture de son œuvre. À Paris, il rencontre Marie de Gournay, une jeune fille de vingt-deux (22) ans et une grande admiratrice passionnée de ses Essais. Montaigne lui propose de devenir sa “fille d’alliance”. Le philosophe était marié et il a eu six (6) filles, dont cinq (5) sont mortes quand elles étaient enfants. Michel de Montaigne meurt dans son château en mille-cinq-cent-quatre-vingt-douze (1592) des suites de sa maladie, la gravelle, des petites cailloux qui se forment dans les conduits urinaires. Après la mort de Montaigne, Marie de Gournay consacrera sa vie à assurer jusqu’à onze (11) éditions des Essais. Montaigne a également été nommé négociateur durant les guerres de religion entre les catholiques et les protestants. Mais le philosophe et humaniste a toujours été pour la tolérance et la modération. Son rôle de pacificateur a permis de calmer certaines tensions durant ces fameuses guerres. Il a aidé à diffuser une culture de dialogue et de respect mutuel en France, qui a inspiré les autres philosophes humanistes et les futurs penseurs des Lumières du dix-huitième (18e) siècle.
D’ailleurs, Montaigne est souvent vu comme un précurseur des Lumières. Ses idées ont influencé des philosophes comme Voltaire, Rousseau et Montesquieu, mais aussi de nombreux écrivains occidentaux et encore de nos jours. En valorisant la diversité culturelle, le respect de l’individu et le rejet de l’intolérance, Montaigne a contribué à une pensée politique qui met en avant les droits de l’homme et les libertés individuelles. Il défendait une éducation basée sur le développement de l’esprit critique, sur la réflexion personnelle et l’expérience pratique plutôt que sur l’apprentissage par cœur et la simple répétition. Il disait qu’il valait mieux avoir une tête bien faite plutôt qu’une tête bien pleine. Cette façon humaniste de voir les choses a eu une influence énorme sur les réformes éducatives en France. Montaigne a également participé à l’enrichissement de la langue française en écrivant ses Essais dans un langage clair, simple, mais élégant. Il a montré que le français pouvait être une langue tout aussi raffinée que le latin pour exprimer des idées philosophiques, ce qui a aidé à faire du français la langue de la pensée savante en Europe. Il a apporté à la France une manière nouvelle de penser et de s’exprimer, centrée sur la réflexion personnelle, le fait d’être sceptique et la tolérance donc il a participé à la création de notre culture et c’est maintenant une référence incontournable dans l’histoire intellectuelle et littéraire du pays. De nombreux hommages à Montaigne sont présents partout en France. Il y a des statues de lui à Bordeaux ou à Paris par exemple. Plein d’établissements d’enseignement portent son nom comme des écoles primaires, des collèges, des lycées ou des universités. Et dans énormément de villes de France, il y a des parcs, des places, des rues, des avenues et des boulevards Montaigne.